Grande
FÈTE
À LA FINANCE
LE THÉÂTRE : ACTE IMAGINAIRE,
POÉTIQUE ET POLITIQUE.
" Hier soir a eu lieu la « Grande fête à la finance » à Avignon au Théâtre des Carmes ! La salle était pleine de militants d’extrême bonne volonté, avec un poulailler de lycéens fort attentifs. Thierry Paillard et Valérie Barral ont magnifiquement joué les farces monétaires « Service compris », un spectacle drôle, léger, profond, émouvant même. Un constat passionnant et dérangeant des extrêmes inégalités sociales de notre époque. Deux universitaires Marc Chesney et Jean-Robert Alcaras encadraient la comédie comme une caution morale et intellectuelle pour nous rappeler que quand même on n’est pas là que pour s’amuser ! Il y a du boulot, citoyens et citoyennes ! Un grand moment d’art et de militantisme ! J’avais appris dans mes études que art et militantisme ne font pas bon ménage. Mais là j’avoue, avec Le Rouge et le Vert, ça déménage ! Et Hannes Lammler de préciser au cours du débat : « J’ai un rêve : que tous ensemble on se relie et qu’on fasse circuler les critiques et les idées qui permettront d’arrêter ces folies et de remettre de l’humain partout. » Un spectacle à voir absolument et à faire venir partout ! "
( la Cie Le Rouge et Le Vert d'Arles était Vendredi au Théâtre des Carmes à Avignon.
Témoignage )
«
L’objectif de ces « Farces monétaires » est de sensibiliser le public par l’humour à la répartition inégalitaire et douteuse des richesses produites par l’humanité.
Nous souhaitons organiser à l’issue de chaque représentation du spectacle un débat avec le
public animé et « éclairé » par un professeur d’économie en université, ou maître de
conférences en sciences économiques.
Le déroulement de la fête à la finance questionne les effets dévastateurs du capitalisme et ses folies destructrices en plusieurs étapes .
'conférence grotesque"
Ça commence par une allocution ou conférence de presse du directeur de la BEURC , Christian Gardeleu, qui parle dans une langue de bois grotesque empruntée au milieu de la finance, aidé par un jeu de cartes contenant les mots qui vont de façon arbitraire et hasardeuse construire son discours.
Il trouve les mots pour rassurer le public : " Tout va bien ! " pour la finance ...
Ses mots deviennent hypnotiques et font perdre tout bon sens aux auditeurs .
Marc CHESNEY, professeur d’économie à l’Université de Zurich,
auteur notamment de « La crise permanente »,
donne à ce personnage sa longue observation de la finance
et pointe à travers lui l'urgence le manque d'humanité de ce système .
"Service Compris "
Un enchainement de « sketches » montrant des duos ( clochards, gens du showbiz, addicts aux jeux, traders, paysans, etc ...) qui placent l’argent ou la finance au cœur de leurs échanges .
Peu à peu, les effets dévastateurs du capitalisme, et de ses folies destructrices, se révèlent à travers un humour persistant et acide.
écrit par Thierry Paillard
mise en scène de Thierry Paillard et Valérie Barral
avec Valérie Barral
Thierry Paillard
"Démonstration et débat"
Jean-Robert ALCARAS, chercheur,
Maître de Conférences en Sciences Economiques à l’Université d’Avignon
fait un état des lieux sur la recherche économique
et sur les choix de notre société propres à déterminer d’une finance qui lui soit bénéfique.
Le plateau
Un plateau sobre, dépouillé, qui sublime le jeu hyper réaliste du duos de comédiens,
qui se relaient au long des scènes, faisant apparaitre le vivant
dans un monde de contrefaçon.
Côté chansons originales empruntées au style Slam-Pop-Rap ou Pop-Rock,
c’est toujours à la gloire de l’argent, de la banque.
Le jeu en « play-back » nous replonge dans le faux, le virtuel.
Côté musique ou bruitages, le clavecin de Rameau se mélange aux sons réalistes
et présente ou accompagne les différentes scènes.
les lumiéres sont d' Alice Taleb et nimbent chaque scènes de façon particulière, révélant
finalement le drame de ces existences "vampirisées" par l'argent .
Les accessoires conçus et réalisés par les créateurs et plasticiens « Kiki Tonnerre »,
Julie Conan et Gabriel Pollet,
sont faits de carton peints et soulignent par là le faux, la fiction, la contrefaçon,
la référence à ce que peut représenter la monnaie.
"La fascination pour le vivant est la source de notre démarche artistique
et repose sur l’exploitation de la combinaison ligne-trait-point.
Cette économie de moyens guide nos recherches, principalement occupées par le dessin,
la sculpture, la peinture et la couleur.
Ces combinaisons sont pour nous les moyens de sonder l’essence des sujets traités.
À travers ce cheminement nous évoquons dans nos œuvres la polyphonie du monde."
Les costumes des singes sont de Sophie Château
qui pose à sa façon une dimension cinéma et cartoon à la pièce.
Sophie Château a commencé par le décor de cinéma pour des courts métrages en Bretagne.
Puis, elle s’oriente vers la construction, soudure et fabrication en atelier, avant de rencontrer à Marseille le théâtre
de rue pour lequel elle se tourne vers la couture et le costume. S'ouvre alors un long chapitre « Opéra » avec des rencontres importantes et de nombreux voyages. Elle étend aujourd’hui sa pratique à la danse, le cirque, le théâtre et l'art contemporain (« tout en torréfiant dès que possible les amandes et les noisettes »).
au début
« Grande fête à la finance », est écrit, pour donner aux gens un autre moyen de questionner les effets
dévastateurs du capitalisme et ses folies destructrices :
Il y a quelques années, lorsque Hannes Lammler rédige « La face cachée de la monnaie » sous la
forme de brochures (sur le crédit et son intérêt) ( https://journarles.org/spip4277.html?article909 ),
les artistes Thierry Paillard et Valérie Barral tentent une adaptation théâtrale, mais le projet ne voit pas le jour.
En 2023, Thierry Paillard reprend l’écriture : un ensemble de « sketches » montrant des duos
qui placent l’argent ou la finance au cœur de leurs échanges, et aboutit « Service compris ».
L’idée est de créer un autre moyen de questionner les gens sur les effets dévastateurs du capitalisme et ses folies destructrices.
Se joint au projet, Marc Chesney, qui va "relire" le texte et y apporter quelques suggestions, donnant aux répliques plus de véracité mais aussi plus de férocité ....
Le maitre de conférence de la faculté d'Avignon, J.R Alcaraz, suivra également la "finition" du spectacle, notifiant aux auteurs
les quelques inexactitudes qui persistaient ça et là ...